segunda-feira, 14 de fevereiro de 2011

À UNE PASSANTE

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit! -- Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité?

Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!

Baudelaire

2 comentários:

rose marinho prado disse...

Eu devia ter sido jovem no tempo desse poeta, acho que ele me achava. Podes crer....
Eu era bem tímida e fechada. Medo e complexo de inferior...

( pretensiosaaaa, mas já foi....)

Ricardo António Alves disse...

Não duvido, Rose :|